l'image d'un football

sur le plan d'action

Le sport crée des liens et inculque des valeurs essentielles. Il renforce le sentiment d’appartenance au groupe et stimule l’esprit de compétition. Le sport permet aussi d’apprendre à faire face à des responsabilités. Il est source de détente, de joie et de tristesse. Le sport fait naître des discussions dans la rue, sur le lieu de travail, au café. Partout.

De plus en plus de personnes font du sport, individuellement ou en groupe. Celui qui n’en fait pas est le plus souvent supporter d’une équipe et rêve de victoires. Chaque jour, des milliers de volontaires veillent à ce que nous puissions toutes et tous faire du sport.

Le football est le sport le plus populaire. Que l’on regarde un match à la télévision ou que l’on se trouve sur le terrain, le football reste un sport national, qui rassemble les joueurs et les supporters de tous âges indépendamment de leur origine, couleur de peau, religion et… orientation sexuelle. La Flandre et Bruxelles comptent des milliers de clubs, des centaines de milliers de joueurs et des millions de supporters.

Le sport revêt une dimension sociale importante. Il reflète la société mais il peut aussi faire office de levier et de reflet pour la société.

Au cours de ces dernières années, des campagnes de sensibilisation ont été menées dans le monde du football à propos de la discrimination et de la diversité, mais le thème de l’« identité sexuelle » n’a quasiment pas été évoqué. Un signal clair de tolérance et d’ouverture envoyé par l’univers du sport, et en particulier par celui du football, nous rapproche un peu plus de l’acceptation sociétale de l’homosexualité. Nous avons donc décidé d’unir nos forces afin que les lesbigays ne soient plus transparents sur un terrain de football. En effet, si cinq pour cent de la population est lesbigay, cinq pour cent des footballeurs, des supporters, des dirigeants de club le sont eux aussi. Notre message est sans équivoque : qui que vous soyez ou quelle que soit votre orientation sexuelle, vous êtes le/la bienvenu(e). Débarrassons-nous de ce cliché qui nous impose de rester « discrets ». Nous pouvons y arriver tous ensemble et montrer la voie à ceux et celles qui souhaitent faire leur coming-out. Car le sport n’est pas fédérateur tant qu’il ne donne pas l’occasion à chacun d’être véritablement soi-même.

En 2007, plusieurs fédérations sportives ont signé une « Charte contre l’homophobie dans le sport ». En signant cette charte, un club marquait son ouverture face à la diversité en matière d’orientation sexuelle et à traiter tous les individus de manière égale et avec respect indépendamment de leur sexualité et à rejeter toute forme de discrimination. Cette initiative louable était avant tout empreinte d’une valeur symbolique et ses effets dans la pratique ont été trop limités. Par le biais de ce plan d’action, nous entendons agir davantage et plus efficacement.

Des études menées par le gouvernement britannique, l’association britannique Stonewall[1] et l’association française Paris Foot Gay[2] révèlent que l’homophobie dans le milieu du football cause plus de tort que les autres formes de discrimination et recommandent dès lors de mener des campagnes destinées à traiter des effets néfastes d’un langage et d’un comportement homophobes à tous les niveaux.

Dès lors, une sensibilisation générale à propos de l’homosexualité dans le football, une image nuancée des sportifs homosexuels et des actions à renforcer les capacités des lesbigays sont nécessaires. De cette manière, nous pourrons permettre à chacun et chacune de pratiquer une activité sportive à la fois sûre et accessible, mais aussi heureuse. Car celui ou celle qui ne doit pas cacher sa véritable identité, est plus heureux/se.

Le plan d’action interfédéral contre les violences homophobes et transphobes a été approuvé le 29 janvier 2013. Le second volet de ce plan a quant à lui été approuvé le 10 juin 2013. Dans ce cadre, l’ensemble des pouvoirs publics se sont engagés à lutter contre toute discrimination liée à l’orientation sexuelles et à l’identité de genre à tous les niveaux de la société.

L’enseignement est l’un des domaines prioritaires du gouvernement flamand. Une « déclaration commune relative à une politique sur le genre et l’orientation sexuelle au sein de l’enseignement » a dès lors été signée en octobre 2012 par de nombreux acteurs du domaine éducatif. Cette déclaration a donné le coup d’envoi à une campagne au cours de laquelle du matériel et des bonnes pratiques ont été rassemblés et des acteurs essentiels sont sensibilisés et informés.

Outre l’enseignement, le domaine sportif et récréatif est sûrement un des principaux contextes de socialisation. Ce plan d’action décrit les initiatives soutenues par un grand nombre de partenaires du monde du football et qui ont pour but d’aboutir à plus d’ouverture et de tolérance envers les lesbigays. Les points repris dans ce plan d’action s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre l’homophobie, mais bien entendu, ces actions peuvent également être enracinées dans un contexte plus large de diversité dans lequel, outre le racisme, l’homophobie et le sexisme sont abordés.

Tous ensemble, nous sommes convaincus que le football peut être une fête pour tous.

Je remercie tous les partenaires pour leur engagement.

 

Pascal Smet,
Ministre flamand de l’Egalité des Chances

signature Pascal Smets

 


 

[1] Leagues behind – Football’s failure to tackle anti-gay abuse, Stonewall, 2009

[2] Analyse de l’homophobie dans le football professionnel, Paris Foot Gay & l’Institut Randstad, 2013